Le sexe ou la mort

Récemment, sur Facebook, une autrice disait qu’elle avait du mal à écrire certaines scènes (de sexe) et s’interrogeait sur cette difficulté.
Comme toujours, lorsque le sujet du sexe est abordé, il y a ceux qui répondent à côté, ceux qui font de l’humour pour éviter de répondre, ceux qui font de la provocation… et ceux qui se prêtent avec honnêteté à l’exercice.
Parmi ces derniers, la tendance générale est à la gêne. Générale, pas unanime ! Il y a aussi des auteurs qui s’adonnent à l’exercice avec plaisir. Il n’en reste pas moins que pour nombre d’entre eux, ce n’est pas facile.
Pourquoi ? Pourquoi cette difficulté, précisément sur ces scènes-là ?
Il est parfois question de l’aspect encore largement tabou du sexe dans notre société. Il est souvent question de la délicatesse du dosage : comment ne pas tomber dans le porno ? Mais je crois surtout que la difficulté est liée à l’intimité de la chose.
Tout ce qui se vit au plus profond de soi (ne voyez là aucune allusion sexuelle, justement…) est difficile à exprimer et à partager. Parce que les ressentis sont tellement différents et personnels que ce qui me blesse peut très bien vous laisser de marbre, ou l’inverse.
Ce post m’a amenée à m’interroger à mon tour. À passer en revue tout ce que j’ai publié jusque-là et à me demander quelles pages avaient été difficiles à écrire. Y en avait-il, d’ailleurs ?
La réponse est oui.
Ces pages concernent elles aussi un sujet très intime. Éminemment personnel. Un vécu que nous partageons tous, à un moment ou à un autre de notre vie, de plus en plus fréquemment avec l’avancée en âge. Il s’agit de la perte d’un proche.
Là aussi, les ressentis sont très divers. Les émotions tout aussi fortes. Les transcrire en mots est un défi.
Au-delà de la douleur que l’on peut ressentir à se (re)mettre en situation, à la place de son personnage, il y a la nécessité de trouver les mots justes. Trouver le bon dosage (encore lui) pour restituer l’effondrement intérieur, la colère, le vertige… Ces moments, comme pendant l’amour, où on ne sait plus vraiment qui on est et si on est toujours vivant.
Il en irait donc de la mort comme du sexe. Après tout, ne parle-t-on pas de « petite mort » pour évoquer l’orgasme ?
Cet article vous a plu ? Partagez-le !
Très juste, tout cela, ma chère Florence !
Amitiés,
Elen