L’écrivain que je suis me fait suer !

 

Larme
Et encore, j’ai décidé de rester polie…

Il me fait suer parce qu’il prend parfois le dessus au moment où je m’y attends le moins… et parfois au moment le moins importun qui soit.

Parce qu’il se nourrit de ce que je vis au quotidien. De ce que je ressens, comme de ce que ressentent les gens qui me sont chers. Et quand il prend toute la place, au point de me faire penser « tiens, ça pourrait me servir dans mon livre » alors que je devrais me consacrer pleinement à ce qui se passe, je me dis qu’il exagère.

Comme un photographe, l’œil rivé à son viseur, en oublie parfois de contempler vraiment les choses, l’écrivain que je suis en oublie parfois de vivre l’instant présent.

Dans ces moments-là, j’ai envie de lui / me filer des claques. Pour le / me réveiller. Parce que ce n’est pas parce qu’il écrit que je vis dans un livre !

Pourtant, une autre part de moi sait aussi que l’écrivain que je suis a besoin de cette nourriture pour améliorer sa pratique, pour rendre ses personnages plus vivants et plus crédibles. Alors comment lui en vouloir vraiment ?

Cet écrivain que je suis cherche constamment à explorer de nouvelles pistes, à évoluer, à perfectionner son art, tant dans la forme que sur le fond. C’est plutôt bon signe, non ? En tout cas, cela montre l’importance qu’il accorde à son travail. Il n’a pas pour seule ambition d’apposer son nom sur un livre, mais bien de faire de ce livre un bel objet, dont le contenu plaira au maximum de lecteurs et dont l’aspect satisfera l’œil le plus exigeant.

N’empêche…

N’empêche que lorsque cet écrivain-là se dit : « il faut que je note cette façon d’exprimer » son chagrin ou sa joie, parce qu’il y a beaucoup de force dans ce qu’il voit, il me fait suer. Vraiment.

Et pourtant… Et pourtant, dès que j’ai de quoi écrire sous la main (un bout de papier, le clavier de mon ordinateur…) je note. Je note ces expressions, ces attitudes, ces signes extérieurs d’émotion qui m’ont tellement touchée.

Parce que je sais qu’ils toucheront aussi d’autres personnes et qu’ils donneront de l’épaisseur, de la réalité, pour ne pas dire un visage à mes personnages de papier.

Il y a un fond de schizophrénie dans ce comportement, non ?

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Cet article a 2 commentaires

  1. julie

    oui il y a un fond de schizophrénie dedans xd mais j’ai ça aussi parce que j’écris et l’écriture c’est aussi un exutoire cathartique qui permet de mettre nos pensées dedans, notre frustration, notre vision, nos sentiments etc sous couvert de personnages fictifs aussi et écrire c’est aussi faire sa psychanalyse et se connaitre soi-même par ex moi qui suis de nature réservée et introvertie, j’ai découvert en écrivant que j’ai de l’humour aussi même si je ne le montre pas et que je ne suis pas du genre à faire des blagues ^^ et j’assume totalement mon côté sadique aussi où j’écris du thriller, je regarde des thrillers, je lis des thrillers haha je ne rêve pas d’être tué par psychopathes mais ils ont un aspect fascinant de ne pas arriver à les comprendre et c’est aussi la psychologie humaine qui m’intéresse car qu’est-ce qu’on fait quand on écrit? On écrit sur les autres par des personnages aussi en essayant de les comprendre même s’ils sont différents de nous ou alors ils peuvent nous ressembler et être une partie de nous et écrire c’est aussi être plus tolérant ^^ Et j’assume le fait que je déverse ma frustration sadique en écrivant aussi par ce qui m’énerve aussi etc

    1. Auteur

      Bonjour Julie,

      Eh oui, on met beaucoup de choses dans son écriture et c’est clair qu’il vaut mieux être sadique dans ses textes que dans la vraie vie ^^
      C’est un excellent moyen d’explorer différentes personnalités 🙂

      Florence

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