La cause des femmes

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Pendant la préparation de ma nouvelle trilogie, j’ai lu beaucoup de livres traitant de la situation des femmes, qu’ils soient étiquetés comme « féministes » ou pas. La cause des femmes, de Gisèle Halimi, qui a été publié pour la première fois en 1973, a été l’un des premiers. Je l’ai longuement lu, annoté, utilisé… et finalement relu !

L’auteur y décrit brièvement son parcours, explique comment la petite fille née en 1927 en Tunisie, dont les excellents résultats scolaires n’intéressaient personne, est devenue à la seule force de ses poignets une brillante avocate. Mais cela n’est qu’une introduction, une mise en perspective, une façon de souligner ce que le fait d’être une femme a pu générer comme difficultés dans sa vie.

Vient ensuite le cœur du livre, son sujet central : les luttes de Gisèle Halimi pour les droits des femmes, notamment dans le domaine de la sexualité.

Avocate des accusées lors du grand procès de Bobigny, en 1972, l’auteur est farouchement partisane du droit à l’avortement. Avortement auquel elle a elle-même eu recours dans des conditions particulièrement difficiles. Elle a d’ailleurs signé, avec bien d’autres, le manifeste des 343 publié par Le Nouvel Observateur le 5 avril 1971.

À l’origine de l’association Choisir la cause des femmes, elle n’a cessé de militer pour elles, ses semblables, ses sœurs. La bataille pour le droit à l’avortement, finalement obtenu en France en 1974, grâce à la loi Veil, n’était qu’une première étape. Une mesure d’urgence destinée à sauver les centaines de milliers de femmes qui se faisaient (et se font toujours) avorter chaque année en France.

Mais le cœur de ses combats concernait d’abord et avant tout la généralisation de l’éducation sexuelle et de la mise à disposition des moyens de contraception. Pour que les femmes aient tous les éléments en main pour comprendre leur corps et choisir librement leur sexualité et leur maternité.

Aux jeunes filles d’aujourd’hui, cela peut paraître un sujet d’arrière-garde, éminemment « ringard ». Mais c’était hier. En 1973, j’étais une petite fille de six ans. Dix ans plus tard, l’accès à la contraception me paraissait déjà évident, allant de soi. Je n’avais aucune conscience des combats qu’il avait fallu mener quelques années plus tôt pour cela. Aucune conscience de leur violence et de l’hostilité à laquelle mes aînées avaient dû faire face.

C’est sans doute l’une des raisons qui m’ont poussée à me lancer dans l’écriture de cette trilogie.

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Cet article a 5 commentaires

  1. julie

    je n’ai pas lu ce livre mais je suis une féministe depuis petite où je choisissais bien les séries tv que je regardais et mon féminisme s’est accru au fil des ans en plus d’avoir une mère avec une vision pas féministe en me disant une fille doit être ci et ça qui m’a révolté en plus d’être d’origine d’une ethnie asiatique sexiste avec des vieilles mentalités et traditions dont je ne partage pas du tout comme les femmes doivent faire à manger pendant que les hommes discutent puis mangent, avec dote etc et tout ça m’a encore révolté et que des gens jugent les femmes sur leur apparence et leur façon de s’habiller ça m’a encore plus révoltée! Et je suis pour l’IVG, que les femmes disposent comme elles veulent de leurs corps etc

    1. Auteur

      Bonjour Julie,

      Personnellement, on ne m’a jamais trop dit que je ne pouvais pas faire ceci ou cela, mais j’ai grandi avec l’étiquette de garçon manqué. Enfin, c’était l’une de mes étiquettes ^^ Ce qui sous-entendait tout de même que je n’étais pas vraiment une fille…
      Je crois que quand on aime la solitude et qu’on sait se suffire à soi-même, on ne peut pas se laisser enfermer dans une vision passéiste comme celle que tu présentes.

      Florence

      1. julie

        par contre j »ai pas compris quand tu dis « Je crois que quand on aime la solitude et qu’on sait se suffire à soi-même, on ne peut pas se laisser enfermer dans une vision passéiste comme celle que tu présentes. » tu penses le côté pacifique ne va pas? Pour se révolter, je suis d’accord que seul la passivité ne suffit pas et que la violence est parfois nécessaire aussi, je peux avoir une vision utopique mais par ex si on avait la vision qu’on forme un tout, que les humains appartiennent tous au même pays sans limitation de frontière, il y a aurait moins de guerre, de manipulation dans le sens manipuler des soldats, espions etc pour tuer d’autres humains d’autres pays etc après les humains ont peur de l’inconnu et de l’étranger mais quand même, si on nous vivait dans une autre société où les différences étaient accepté, valorisées en n’ayant pas peur de cette différence et des étrangers, il y aurait déjà plus de tolérance ainsi qu’une société où les femmes seraient traitées à égal des hommes aussi etc

        1. Auteur

          Ce que j’ai voulu dire, c’est que quand on sait se suffire à soi-même, on est indépendant. On se débrouille très bien seul. Seule, en l’occurrence. Et du coup, rentrer dans le moule de la femme passive qui doit servir son homme et passer après lui, ce n’est pas possible. On sait qu’on existe en tant que personne (pas en tant que femme de, ou fille de, ou sœur de) et qu’on a autant de valeur que les hommes.

          1. julie

            ah ok je comprends et je suis d’accord avec toi là!

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