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RIP Maître Jacques

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Jacques Higelin vient de mourir et cette nouvelle a fait remonter à ma mémoire des tas de souvenirs

J’ai douze ans. Tous les soirs, en rentrant du collège, j’allume le radiocassette que je me suis offert pendant l’été avec mes économies. J’écoute le hit-parade.

Les années soixante-dix ne sont pas encore mortes, les Trente glorieuses non plus. Les radios FM verront le jour bien plus tard et il n’y a que trois chaînes à la télévision.

Chaque soir, donc, j’écoute les tubes du moment. Et j’enregistre ceux qui me plaisent sur des cassettes. C’est tout un art : démarrer l’enregistrement dès que le présentateur a fini de parler, l’arrêter (si possible) avant qu’il ne reprenne la parole.

Quand on veut rembobiner la cassette, on utilise un crayon ou un stylo-bille, qu’on glisse à l’intérieur de l’engrenage et qu’on tourne, tourne… Toute une époque !

L’époque de Champagne pour tout le monde et Caviar pour les autres. Deux disques 33 tours d’anthologie que j’écoute en boucle en chantant à tue-tête. Le début d’une longue, LONGUE histoire d’amour avec des mots doux et piquants, susurrés ou hurlés sur des musiques plus ou moins déjantées.

Maître Jacques a été le ciment de mes amitiés. De mes amours aussi. Avec parfois de drôles de quiproquos, comme cette fois où mon meilleur ami était venu travailler avec moi dans ma chambre d’étudiante.

Comme (presque) toujours, j’avais mis une cassette d’Higelin dans mon lecteur. En l’occurrence l’album Irradié (qui contient le titre O fais-moi l’amour). Comme (presque) toujours, je chantais en même temps… et mon ami m’a avoué bien plus tard qu’il s’était demandé s’il fallait y voir un message (ce qui n’était absolument pas le cas et ne m’avait même pas effleuré l’esprit) ^^

En 1985, je suis allée le voir trois fois en concert. À chaque fois avec l’ami en question. À Orléans, où j’étudiais alors. À Paris-Bercy. Un show incroyable ! Son percussionniste arrivait sur scène debout à l’arrière d’une jeep…

À Chartres enfin, où cet ami habitait. C’était sous un petit chapiteau. Je me souviens encore de ces deux ballons, envoyés sur la scène par quelqu’un du public et qui avaient atteint Higelin dans les jambes. Il s’en était emparé et s’était mis à délirer dessus, comme il savait si bien le faire. « Les couilles de mon grand-père ! » s’était-il mis à hurler.

Jacques Higelin m’a accompagnée au jour le jour pendant dix ans. Après, je me suis un peu éloignée de lui. Je ne l’ai plus vu en concert. Mais j’ai continué à acheter ses disques. Une partie de ma collection illustre cet article.

Quand ma fille est née, c’est une citation de La croisade des enfants qui a accompagné son faire-part de naissance.

Il savait comme personne faire surgir la magie des mots. Donner Le courage de vivre.

Alors pars… Surtout, ne te retourne pas !

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