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Concrète ou virtuelle, l’édition ?

Il y a de cela un an tout juste, le premier tome du Chat du jeu de quilles est sorti en librairie chez City Éditions, dans la collection Terra Nova. Enfin du concret, me direz-vous, après deux ans et demi de publication numérique ! Mais est-ce si sûr ?

Je vous en reparle plus loin…

Cette sortie en librairie, c’était une nouvelle étape. Une nouvelle expérience. La possibilité de rencontrer de nouveaux lecteurs par milliers, voire dizaines de milliers. Pensez donc : le livre était disponible dans la plupart des grandes surfaces culturelles et des librairies.

Pour preuve, les photos que certains contacts m’ont envoyées d’un peu partout en France, montrant Le chat du jeu de quilles sur les tables ou les étagères.

J’avoue : moi aussi, je l’ai cherché dans les rayons. Quand je l’ai trouvé, agrémenté d’un post-it précisant « L’histoire se passe en Aveyron », c’est tout juste si j’ai osé le toucher 🙂

Les deux premiers mois, il y a eu beaucoup d’excitation. Des séances de dédicace. Des passages dans les media locaux. Toujours à mon initiative. Une attachée de presse, qui m’avait demandé de lui fournir la liste de mes contacts, a fini par reconnaître qu’elle n’avait rien fait de son côté.

Et puis l’excitation de la sortie a baissé. D’autant plus vite qu’en parallèle je travaillais à la publication en numérique d’un autre livre qui n’avait rien à voir.

Pour moi, Le chat du jeu de quilles, c’était déjà un peu de l’histoire ancienne.

Ne recevant aucune information de mon éditeur, tout cela restait éminemment… virtuel. Impossible de savoir, même de façon très imprécise, combien d’exemplaires avaient été vendus. Le monde de l’édition papier ne fonctionnait pas comme cela, disait-il.

Bref, un an a passé et j’en suis toujours au même point. L’éditeur est aux abonnés absents et la perspective de publier les tomes 2 et 3 est passée aux oubliettes. Pour un peu, j’en oublierais presque que je suis devenue une autrice hybride !

Il faut dire qu’au cours de cette année, j’ai publié en autoédition deux nouveaux livres numériques.

Là, il n’y a pas de mystère. Dès le départ, chaque jour, pour ne pas dire chaque heure, il est possible de voir combien de livres ont été vendus. Combien de pages ont été lues par les abonnées Amazon.

Les graphiques se dessinent. Les redevances sont versées chaque mois. Tout est logique, facile à suivre. Concret, malgré la dématérialisation.

Alors, dites-moi, quel univers est-il le plus virtuel pour l’autrice lambda que je suis ?

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