Demandons l’impossible – Le roman-feuilleton de mai 68 est un livre de Hervé Hamon, publié il y a quelques mois. Comme son sous-titre l’indique, il évoque les événements de mai 68, par le biais de la fiction.
Le joli mois de mai, on le vit par le biais d’une famille, une famille moyenne, trois enfants, la province pas très loin, la guerre pas oubliée, le tremplin des Trente Glorieuses. L’héroïne, c’est la mère, une jeune femme au foyer qui, au fil des jours, va se vouloir une autre femme, s’évadant de sa condition seconde.
Au fond, 68, c’est ça : une crise qui bouscule tout le monde, révolutionnaire ou pas, une mise à jour qui atteint chacun dans l’intimité.
Les personnages principaux constituent donc une famille (presque) lambda. Le père, Bernard, est cheminot. Le fils aîné, Serge, étudiant en médecine, interne à l’hôpital. Le fils cadet, Antoine, prépare le concours d’entrée à l’ENS. Nadine, la benjamine, est au lycée, en terminale. Mélina, la mère, femme au foyer, est cantonnée à sa cuisine.
Chacun va être impacté à sa façon par les manifestations, les discussions, la violence des autorités, les changements de société qui se profilent. Et c’est tout l’intérêt de ce roman, de nous faire vivre mai 68 comme si nous y étions. Régulièrement teinté d’humour (un brin caricatural peut-être par moments, et encore, je ne suis pas sûre), ce livre est une lecture tout à fait jubilatoire !
En ce qui me concerne, j’ai adoré me plonger dans cette atmosphère de révolution. Partager l’enthousiasme des uns, la peur ou la lâcheté des autres. Et accompagner Mélina dans cet épisode.
Évidemment, c’est d’elle que je me suis sentie le plus proche. Mélina, cette femme de 42 ans qui a dû arrêter de travailler pour élever ses trois enfants et se sent abandonnée de tous au moment où elle découvre qu’elle est à nouveau enceinte. Cette femme qui, après s’être oubliée au service de sa famille, finit par se retrouver, en grande partie grâce à sa fille. Cette femme qui se rappelle, puisque c’est elle qui, au soir de sa vie, raconte.
Une citation avec laquelle je suis profondément en accord :
« Ce jour-là, j’ai commencé à comprendre qu’un enfant, c’est un autre, quelqu’un qui vient de vous mais qui ne vous appartient pas, qui n’est ni prévisible ni transparent. »
Cet article vous a plu ? Partagez-le !