Il y a quelque temps, je vous ai parlé de Causette, ce magazine d’un genre unique qui s’adresse au genre (justement) féminin de façon originale. J’y suis abonnée et sa lecture me fait régulièrement découvrir des choses tout à fait intéressantes.
Dans le numéro 81, ce qui a (entre autres) attiré mon attention, c’est l’article sur D’ de Kabal. Un artiste que je ne connaissais absolument pas, dont l’univers est assez (pour ne pas dire très) éloigné de ce qui me touche d’habitude. Mais !
Mais l’article m’a intéressée et m’a donné envie d’écouter ce que fait ce slameur rapeur. Et alors là… Cette voix… Elle m’a laissée, pardonnez-moi l’expression, sur le cul.
Elle est dotée d’un timbre métallique si particulier qu’il donne l’impression d’avoir été créé de toute pièce par une machine.
Cela s’appelle Cris sourds part II et cela claque comme un fouet.
« Être un vrai homme ne nous intéresse pas […] Un vrai homme est un mensonge, un leurre, une foutaise […] Je ne veux pas être un vrai homme, je veux être un homme véritable. Ne sois pas un vrai homme, mon fils, sois un homme véritable. »
Un texte à relier, sans hésitation, au fameux Tu seras un homme, mon fils, de Rudyard Kipling. Dans un autre style, évidemment, il est tout aussi fort et tout aussi beau. Et terriblement d’actualité.
Après la vague #MeToo et #BalanceTonPorc qui a mis en lumière l’universalité des agressions subies par les femmes, après les réactions choquées (voire outrées) de certains hommes qui se sont sentis agressés dans leur virilité et de certaines femmes qui apprécient d’être « importunées », après la tribune #WeToo des hommes qui se sont sentis concernés (peu nombreux, il faut bien le dire), le texte de D’ comme KABAL résonne comme un manifeste.
Parce qu’être véritablement soi, un homme (ou une femme) hors de tout carcan ou tout stéréotype est un combat de chaque jour, pour ne pas dire de chaque minute, tant nous sommes toujours formatés par des siècles d’injonctions diverses et parfois contraires.
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